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Titre du blog : Notre Dame du Château - Sorède
Auteur : ultrera
Date de création : 08-02-2009
 
posté le 17-08-2012 à 18:28:45

LE 16 AOUT AUTREFOIS...Cela n'a rien à voir avec AUJOURD'HUI...

Notre Dame du Chateau "AUTREFOIS" 
 Pour agrandir une photo...Cliquez dessus...
  
Fin des années 1800 (vers 1898) 
 

L'APLECH DE L'ASSOMPTION.....en 1921

Bulletin de N D du Chateau du mois de Septembre 1921:  Extrait des archives de Jérome MARGAIL  (1906- 1986)

 

L'aplech de l'Assomption de l'année 1921 aura marqué le jour de la résurection de N D du Château et le retour définitif à l'ancien état de chose.

Le temps était magnifique, ni chaud ni froid. Environ un millier de personnes s'était donné rendez-vous au célèbre ermitage.

L'étonnement commença dès la montée. Le vieux sentier pierreux, malaisé avait fait place à un chemin spacieux et sans aspérités. Un merci bien senti à la municipalité de Sorède qui en mettant en état ce chemin vicinal aura rendu service non seulement aux pèlerins de N D du Château mais encore ax propriétaires et aux nombreux travailleurs des "taillâts".

 

 

 

Aussi tout le monde arriva-t-il au Castell sans fatigue. Blotti dans la verdure des arbres, se dissimulant sous les rochers, le vieil ermitage avait hâte de jouir de la nouvelle surprise de pèlerins. On ne le reconnût pas ... Les belles tuiles neuves de la toiture complètement restaurée, resplendissent au soleil levant ; ses grandes fenêtres récemment peintes en vert semblable à des yeux glauques avaient l'air de regarder la foule et de dire : "N'est-ce pas que je suis beau ? " Tout, en effet était propre, reluisant et l'air minable des semaines précédentes avait complètement disparu.

 

 Halte de la procession devant la chapelle du Christ...
 

 

On pénètre dans l'édifice : toutes le portes sont peintes à l'huile ; les murs ont été reblanchis à la chaux. Voici les chambres. eh quoi ! elles sont peintes ? Mais oui. Voici la chambre verte ; voici la petite ; voici la grande chambre rose, blanche ! bien plus, voici les lits, des sommiers, des paillasses, des matelas... Par quel miracle tout cet ameublement qui n'existait plus a-t-il été reconstitué ? -Mais est-ce qu'on pourrait déjà y recevoir du monde ? demande quelqu’un.

"Bien sûr", répond en souriant une aimable personne ; la preuve c'est que depuis hier, je suis locataire de la chambre rose.

La grand'messe commence. Une puissante chorale d'hommes interprète les divers chants liturgiques. Madame A. Comès notre distinguée cantatrice sorédienne chante un superbe "Agnus Deï"

 

M. le Chapelain prend la parole. A la vue de cette foule immense que la chapelle ne peut contenir, il dit sa joie de prêtre heureux de constater que l'amour et la confiance des fidèles pour N D du Château bien loin de ralentir, prennent une vigueur nouvelle ; il dit sa reconnaissance pour la Bonne Mère qui lui a permis de mener à bien la première partie de sa tâche ; sauver l'ermitage d'une ruine imminente, donner un commencement à toutes les œuvres futures ; il expose ce qui reste à faire  : repeindre le retable de la vierge et tout le maître autel, donner une voûte à l'église qui montre trop à nu ses vieilles poutre et ses poussiéreux soliveaux ; il faut faire à N D du Château un sanctuaire digne de son renom. Il espère qu'avec le concours et la volonté de tous, toutes ces choses pourront être menées à bien dès l'année prochaine. On n'oubliera ni les pèlerins ni les estivants et les vingt lits pourront être mis en location à la saison prochaine.

La fête se poursuit ensuite au milieu de l'allégresse générale.

A deux heures du soir, chant des vêpres et bénédiction du Saint Sacrement. Nous avons le plaisir d'entendre une voix délicieuse interpréter "L'Ave Maria" de Gounod. C'est le dernier tribut d'un noble cœur à N D du Château. Celle qui a si bien chanté les louanges de Marie a choisi la meilleure part et abritera demain sa jeunesse et sa beauté à l'ombre d'un cloître.

Pas une note discordante pendant la journée.

 

 La porte des processions...

 

Les pèlerins semblent ne pouvoir s'arracher à ces lieux enchanteurs. Après un plantureux dîner sous les arbres de l'esplanade, voici maintenant le souper sur l'herbette. L'ombre est sur le point de gagner toute la montagne qu’on entend des groupes qui devisent encore.

Mais voici la nuit venue. Chaque pèlerin a maintenant gagné son domicile de la plaine. Plus un bruit sur ces hauteurs. On n’entend plus dans la chapelle le murmure pieux des ferventes oraisons. Seul le prêtre continue à veiller au pied de l'image de la Madone séculaire. Il la supplie de continuer à veiller et à bénir…

 

  

 Les sorédiens sur le rocher d'ULTRERA...Dans les années 1935 ...Au premier plan, au centre Jérome Margail.

 

 
 
 

Commentaires

monique Alteza le 18-08-2012 à 22:06:58
merci Marie pour ces moments de mémoire qui sans toi seraient oubliés peut-être car nos anciens se font de plus en plus rares et la mémoire orale de moins en moins écoutée

merci au grand travail de ton père

Je n'avais jamais réalisé combien c'était important de transmettre le passé aux générations d'après .Nos pères l avaient compris bien avant nous ..

normal !la nostalgie vient avec l'âge

continue ce devoir de transmission du passé !c'est une nécessité .